Lundi 12 juillet 2010 à 0:00

A l'aune de la nuit, quand la solitude n'est encore pas tout à fait certaine, je recharge mes batteries à la fenêtre, hume l'air momentanément exempt de pollution. La vision partielle de ma rue me laisse ironiquement à portée de regard le panneau de la Chapelle-sur-Erdre, afin que je n'oublie pas où habite l'être cher. Celui-là même qui entend bien me traiter avec bassesse et mépris, ce personnage aux facettes multiples que je n'ai jamais su cerner.
En attendant que l'été passe, je me pensais capable de pallier l'absence en me plongeant toute entière dans une attitude qui n'est pas la mienne, en brassant de nombreux personnages, aspirant à d'autres aventures, désirant de nouvelles perspectives. Mais tout cela avec d'autres me paraît sans saveur, aux endroits même où je cherche à renouveler le goût de ma vie. 
Je préfère sa hargne à tous les mots doux du monde, à ces rencontres de fortune qui ne riment à rien. Je veux mon inconnu pour ne pas me fondre dans la masse informe de la population. Je ne veux pas me ranger, aime mon histoire foireuse aux mille écueils, l'impossible de cette femme me rassure autant qu'il m'angoisse. Mais rien ne change cette aporie, aucune issue proche. C'est elle.

Lundi 5 juillet 2010 à 0:43

Dans la simplicité de l'instant, à l'écoute de l'Ellens Gesang III, je songe au tourbillon que vous avez semé dans ma vie ce soir guidée par une plénitude inattendue. Pourquoi me retiendrais-je d'inscrire les notions fuyantes qui parsèment mon esprit? Afin, peut-être, de vous écrire des lignes trop intelligibles pour être réellement inspirées. Je me délivre alors des carcans quotidiens pour accéder à l'interdit de la pensée, à ce qui m'est refusé et aux écueils qui me font renoncer à exprimer mon sentiment trop prégnant. Ce monstre intérieur à qui vous donnez forme n'a qu'à se laisser guider par l'impulsion somatique, instinct précaire de la pensée qui prend essence dans un ventre bourdonnant. Vibrant à votre image, aux montées que la mémoire ressaisit et chamboule pour s'en accaparer sans n'en rien manquer. Aux descentes qui signent la perte dans une fuite redoutée. Je suis cet inconnue qui attend immobile et chancelant à la fois vos horaires et habitudes. Des heures durant, je m'élève à vos humeurs et provocations, m'adapte à vos absences pour jouir de vos retours. Éclaircies automatiques que je n'explique plus. C'est pour ces moments de glissement que ma patience s'active quotidiennement, dans l'idée de ces passages qui me rassurent. S'ils ne sont qu'abstractions vaines, mon trésor reste la certitude d'avoir trouvé l'unique Muse au pouvoir délicieux de l'exultation. Loin des illusions concrètes dans lesquels se noient ces autres desquels je vous figure éloignée. Je dresse le soir venu ces récits hermétiques afin de cloisonner ce que vous m'inspirez, ce qui n'est que mien, que vôtre, que nôtre dans une réunion mélodieuse. Appelez-moi folle, j'aime. J'apprends la valeur de ce qu'il ne faut pas perdre; au crépuscule de mes mots se forment vos signaux et dans ce pallier souvent semé de doutes, je trouve enfin ma force.

http://etherial.cowblog.fr/images/314211489391835201124612198413812506210387n.jpgDelacroix, Madeleine dans le désert

Dimanche 26 juillet 2009 à 18:02

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Lundi 13 juillet 2009 à 16:38

Je l'aimerai en son temps de splendeur vieillissante...

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