Vendredi 29 juillet 2011 à 0:16


Mardi 12 juillet 2011 à 14:37

Oh ! j'y ai songé cent fois. Cent fois, je t'ai dit, en rêve : " Prends-moi, emporte-moi". Mais non, ce n'est pas possible. J'ai bu, dès le commencement, des breuvages qu m'ont empoisonné pour le restant de mes jours. Il faut maintenant que je me débatte avec cette pesante raison qui ne me comble pas, mais qui m''a donné des habitudes tyranniques et dont je sens bien que jamais je ne pourrai me délivrer. Mais je t'envie, soeur, je t'envie. Il me semble que je vois s'élancer un beau navire et que je reste seul, sur le quai, en agitant un mouchoir.

Georges DUHAMEL, Cécile parmi nous, chap. XXVIII (Mercure de France, éditeur).

Dimanche 3 juillet 2011 à 1:52

"J'aurais préféré ignorer ta présence. Ignorer avoir été si proche de toi, ignorer crever de ton absence alors que tu n'étais qu'à deux pas. Regretter de ne pas t'avoir dit au revoir et de n'avoir pu, une fois encore, reculer l'échéance de l'adieu. C'est parce que tu laisses un vide, de l'amertume et un jeu incomplet que j'ai plongé.

 

A présent, je me noie dans une colère aussi factice que nos discussions de fortune dans lesquelles, tes rires, ponctués de regards bienveillants comme autant de pièges, m'écrasaient, me tombaient dessus, m'étouffaient. Car j'ai suffoqué en cherchant à t'atteindre. Tu m'as privé de mon air, toi maudite, en partant. En me laissant derrière toi avec une mine satisfaite.

 

Que me reste-t-il aujourd'hui de nous si ce ne sont tes mots ? Tes paroles vaines, tes regards complices que je pouvais seul comprendre dans cette masse informe qui n'a jamais su te reconnaître. Et lorsque tu as compris que je te voyais, que je ne voyais que toi, à l'exclusion de toute autre, qu'as-tu fais de ce regard posé sur toi ? Tu t'en es vite accommodée, cruelle. Tu en as souri."

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