Dimanche 3 juillet 2011 à 1:52

"J'aurais préféré ignorer ta présence. Ignorer avoir été si proche de toi, ignorer crever de ton absence alors que tu n'étais qu'à deux pas. Regretter de ne pas t'avoir dit au revoir et de n'avoir pu, une fois encore, reculer l'échéance de l'adieu. C'est parce que tu laisses un vide, de l'amertume et un jeu incomplet que j'ai plongé.

 

A présent, je me noie dans une colère aussi factice que nos discussions de fortune dans lesquelles, tes rires, ponctués de regards bienveillants comme autant de pièges, m'écrasaient, me tombaient dessus, m'étouffaient. Car j'ai suffoqué en cherchant à t'atteindre. Tu m'as privé de mon air, toi maudite, en partant. En me laissant derrière toi avec une mine satisfaite.

 

Que me reste-t-il aujourd'hui de nous si ce ne sont tes mots ? Tes paroles vaines, tes regards complices que je pouvais seul comprendre dans cette masse informe qui n'a jamais su te reconnaître. Et lorsque tu as compris que je te voyais, que je ne voyais que toi, à l'exclusion de toute autre, qu'as-tu fais de ce regard posé sur toi ? Tu t'en es vite accommodée, cruelle. Tu en as souri."

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